Bail à usage professionnel : définition, avantages et obligations en France

4 juillet 2025

Le bail professionnel ne figure pas dans le Code de commerce, mais dans le Code civil. Contrairement au bail commercial, il s’adresse uniquement à certaines professions, excluant de fait les commerçants et artisans. Résiliation possible à tout moment par le locataire avec un préavis de six mois. Aucune indemnité d’éviction n’est prévue pour le preneur à la fin du contrat.

Ce cadre juridique flexible attire souvent les professions libérales, tout en soulevant des questions sur la protection du locataire et la prévisibilité des conditions de renouvellement. Les parties disposent d’une grande liberté contractuelle, mais cette souplesse implique des choix éclairés dès la signature.

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bail professionnel : à quoi sert-il et qui peut en bénéficier ?

Le bail professionnel n’est pas qu’une simple alternative au bail commercial : il définit un cadre distinct, centré sur la location de locaux à usage exclusivement professionnel. Régi par l’article 57A du Code de la construction et de l’habitation, il s’adresse aux professions libérales, qu’elles soient réglementées, médecins, avocats, experts-comptables, ou non, à l’image des consultants, coachs, graphistes ou développeurs indépendants. Les activités commerciales, artisanales ou industrielles restent à l’écart : ce bail n’est pas conçu pour elles.

L’approche vise la simplicité : permettre aux professionnels dont l’activité relève des BNC (bénéfices non commerciaux) de s’installer sans s’enfermer dans la structure du bail commercial. Si vous exercez en tant qu’architecte, psychologue, ou encore conseiller indépendant, ce bail répond à vos besoins de souplesse et d’autonomie.

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Public concerné Activité autorisée Activité exclue
Professions libérales Non commerciale Commerciale, artisanale, industrielle

Le local loué par le biais d’un bail à usage professionnel doit servir uniquement à l’activité professionnelle du locataire. Impossible d’y ouvrir une boutique, d’y fabriquer des produits ou d’y installer un point de vente : l’usage est strictement professionnel, sans volet commercial, artisanal ou résidentiel. La moindre dérogation expose à une requalification du contrat, et les conséquences juridiques ne se font pas attendre.

Pour les indépendants en quête d’un cadre souple, sans les lourdeurs du bail commercial, ce dispositif s’impose comme une réponse adaptée, à condition d’en maîtriser les contours.

Les points clés à connaître avant de signer un bail à usage professionnel

Une fois engagé, le contrat de bail professionnel lie le bailleur et le locataire pour plusieurs années. La loi fixe une durée minimale de six ans, sauf si les parties optent pour un bail plus long : au-delà de douze ans, la signature devant notaire devient alors obligatoire. Le locataire conserve la faculté de résilier à tout moment, en respectant un préavis de six mois. Le bailleur, lui, doit attendre l’échéance pour donner congé, en respectant ce même délai de prévenance.

Le loyer ? Libre à chaque partie d’en fixer le montant, la périodicité, les modalités de paiement, voire de prévoir une clause d’indexation. La sous-location n’est pas interdite d’office, mais elle peut être restreinte par une clause spécifique : un point à examiner lors de la rédaction.

Avant de parapher le contrat, il est indispensable de rassembler tous les documents obligatoires. Voici ce qui doit figurer en annexe :

  • État des lieux d’entrée et de sortie,
  • Diagnostic de performance énergétique (DPE),
  • État des risques naturels, miniers et technologiques (ERNMT).

Le bail professionnel doit par ailleurs mentionner sans équivoque l’identité des parties, la description précise du local, la durée du contrat, les modalités de résiliation, la répartition des charges et la juridiction compétente en cas de litige. De nombreux modèles fiables sont disponibles en ligne pour sécuriser la rédaction, mais chaque clause mérite d’être lue avec attention : la liberté contractuelle est réelle, et chaque engagement pèse sur la durée.

Sous ses apparences simples, le bail professionnel requiert donc une lecture attentive. Chaque ligne influence la relation locative et peut engager les parties pendant plusieurs années.

bail professionnel, commercial ou de droit commun : quelles différences pour votre activité ?

Le choix du bail dépend avant tout de l’activité exercée. Les professions libérales, réglementées ou non, s’orientent naturellement vers le bail professionnel, conçu pour les activités non commerciales. Toute tentative d’y loger une activité artisanale, industrielle ou commerciale expose à une requalification, aux effets parfois lourds.

Le bail commercial repose sur une tout autre logique. Il vise les entreprises commerciales, artisanales ou industrielles, impose une durée minimale de neuf ans et confère au locataire un droit au renouvellement du bail. En cas de refus de renouvellement, le bailleur doit généralement verser une indemnité d’éviction. La révision du loyer y est strictement encadrée, et la sous-location n’est possible que si le contrat le prévoit expressément.

Le bail de droit commun s’adresse aux situations qui échappent aux deux cadres précédents. Il séduit par sa flexibilité, notamment pour la location meublée ou les cas particuliers, mais n’apporte aucune garantie spécifique au locataire. Louer sous ce régime, c’est accepter une sécurité réduite, contre une liberté de négociation accrue.

Type de bail Activité éligible Durée Droit au renouvellement Indemnité d’éviction
Professionnel Libérale, non commerciale 6 ans (min.) Non Non
Commercial Commerciale, artisanale, industrielle 9 ans (min.) Oui Oui
Droit commun Cas particuliers, meublé Libre Non Non

Souple et modulable, le bail professionnel attire ceux qui privilégient la liberté d’action. Mais cette flexibilité s’accompagne d’une protection moindre : pas de droit au renouvellement, pas d’indemnité d’éviction, et un risque de vacance plus marqué. À chaque activité sa formule, et chaque choix dessine un quotidien professionnel différent.

location professionnelle

Durée, résiliation, obligations : conseils pratiques pour un contrat réussi

Le bail professionnel affiche une durée minimale de six ans, qui se renouvelle aisément à l’échéance. Cette stabilité va de pair avec une liberté précieuse pour le locataire : il peut quitter les lieux à tout moment, sous réserve de respecter un préavis de six mois. Le bailleur, lui, récupère le local à l’issue du bail, à condition de notifier dans les mêmes délais.

Tout ce qui touche au loyer se négocie : montant, périodicité, modalités de révision. Si les parties souhaitent protéger le loyer contre l’inflation, une clause d’indexation peut être intégrée, mais rien n’est imposé, contrairement au bail commercial. La sous-location est envisageable, à condition qu’aucune clause ne s’y oppose clairement.

Pour minimiser les litiges, certains documents doivent impérativement accompagner le contrat. Voici la liste à vérifier systématiquement :

  • État des lieux d’entrée et de sortie,
  • Diagnostic de performance énergétique (DPE),
  • État des risques naturels, miniers et technologiques (ERNMT).

Les obligations sont réparties : au bailleur, les gros travaux et la garantie d’une jouissance paisible ; au locataire, l’entretien courant, le respect de l’usage professionnel et la remise des locaux en bon état, hors usure normale. La liberté de rupture offerte au preneur se paie par l’absence de droit au renouvellement et d’indemnité d’éviction, à la différence du bail commercial. Pour l’investisseur, c’est un jeu d’équilibre : flexibilité contre risque plus élevé de vacance.

Choisir un bail professionnel, c’est avancer sur un fil : à chacun de trouver son point d’équilibre entre liberté et sécurité, en pesant chaque clause avant de s’engager.

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